philosophailler

philosophailler

⇒PHILOSOPHAILLER, verbe intrans.
Péj., vieilli. Philosopher de manière prétentieuse, hors de propos, sans aucune cohérence; se perdre dans des discussions philosophiques vagues, fumeuses. Ce bureau d'esprit qu'on appelait Académie française, a beaucoup nui aux talens originaux; mais il menait à la fortune les abbés qui consentaient à Philosophailler (MERCIER Néol. 1801). Ceux de ces sycophantes modernes qu'on appelle des pamphlétaires, et à qui on devrait défendre, par simple mesure de salubrité publique, de dépecer et de philosophailler (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.327). La philosophie de la guerre! Un jeu d'ânes battus, qui méditent sur les coups qu'ils recevront un jour! Discutailler, philosophailler, non, ce n'est pas mon affaire (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p.1039).
Prononc. et Orth.:[], [-a-], (il) philosophaille [-], [-aj]. Étymol. et Hist. 1801 (MERCIER Néol.). Issu, avec substitution du suff. péj. -ailler à la finale -er, de philosopher.
DÉR. 1. Philosophaillerie, subst. fém., péj., vieilli. Fait de philosophailler ou, p.méton., façon de le faire. [Fontanes] détestait les journaux, la philosophaillerie, l'idéologie, et il communiqua cette haine à Bonaparte, quand il s'approcha du maître de l'Europe (CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.486). La fameuse doctrine de l'indissolubilité du Beau, du Vrai et du Bien est une invention de la philosophaillerie moderne (étrange contagion, qui fait qu'en définissant la folie, on en parle le jargon) (BAUDEL., Art romant., Th. Gautier, 1859, p.465). [], [-a-]. 1re attest. 1848 (CHATEAUBR., loc. cit.); de philosophailler, suff. -erie. 2. Philosophailleur, -euse, subst., péj., vx. Personne qui se livre à des discussions philosophiques vagues, prétentieuses. Enfin, vous viendrez à Nohant (...) et alors, comme nous n'aurons ni philosophailleurs ni romançaillières, rien ne nous empêchera de mener une vie de cocagne (SAND, Corresp., 1843, p.268). Elle a menti, elle ment! cria ma mère. Une dévote! Une philosophailleuse! (SAND, , Hist. vie, t.3, 1855, p.386). [], [-a-], fém. [-ø:z]. 1re attest. 1843 (ID., loc. cit.); de philosophailler, suff. -eur2.
BBG. —DARM. 1877, p.120.

philosophailler [filɔzɔfɑje] v. intr.
ÉTYM. 1801, Mercier; de philosopher, et suff. péj. -ailler; cf. la philosophaille « les mauvais philosophes », 1771.
Fam. Philosopher (2.) d'une manière oiseuse.
DÉR. Philosophaillerie.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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